Babel, oppression et construction personnelle

par Yann-Vadezour Rouz

“[...] et c’est évidemment depuis ce temps-là que les Allemands n’entendent plus les Chinois; car il est clair,
selon le savant Bochart, que le chinois est originairement la même langue que le haut-allemand.”
(Voltaire, Dictionnaire philosophique, article Babel)

1 Toute la terre avait une même langue et les mêmes mots. 2 Partis de l’est, les humains trouvèrent une vallée dans la région de Shinéar, et ils s’y installèrent. 3 Ils se dirent l’un à l’autre: “Allons ! Fabriquons des briques, et flambons-les à la flamme !” (La brique leur servit de pierre, et le bitume, de mortier). 4 Puis ils dirent : “Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet atteindra les cieux, et faisons-nous un nom fameux, de peur que nous ne soyons dispersés par toute la terre.” 5 Alors Jéhovah descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les humains. 6 Puis Jéhovah déclara : “Voici un peuple unique et une langue unique, et c’est là sa première réalisation ! Dès lors, rien ne l’empêchera de réaliser tous ses projets! 7 Allons ! Descendons, et confondons là leur langage, afin qu’ils ne se comprennent plus les uns les autres.” 8 Et Jéhovah les dispersa depuis cet endroit, par toute la terre, si bien qu’ils cessèrent de bâtir la ville. 9 C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que Jéhovah confondit la langue de toute la terre, et c’est de là que Jéhovah dispersa les humains par toute la terre. 0

Le mythe de Babel explique la multiplicité des langues, par la confusion d’une langue originelle, et la répartition des hommes sur la terre. Ses thèmes sont atemporels, puisque sont ainsi abordées les questions des langues et des peuples, et que leur gestion est sans cesse source de tension sur la planète. Ceci explique que le texte nourrit toujours de nombreux préjugés et fantasmes. Et sa lecture vise plus souvent à soutenir telle ou telle idéologie qu’il n’invite à la réflexion. D’où, fréquemment, une mécompréhension de celui-ci et l’ignorance de ses thèmes transversaux.

L’orientation donnée au texte se base souvent principalement sur l’interprétation de l’intervention divine. Or, il est notable que le texte ne parle ni de faute, ni de jugement, ni de condamnation, ni de punition, ni de malédiction, ni, à l’inverse, de bénédiction. Le récit suggère seulement que, en raison du comportement des hommes, se profile un danger, dont l’intervention divine empêche ici la concrétisation. La divinité opère donc, suite à un diagnostic, à une simple action de prévenance. Et, au regard des chapitres antérieurs, où elle avait recommandé par trois fois “remplissez la terre” 1, cette action apparait également être un accomplissement.

Toutefois, il n’est pas explicité quelle serait la véritable nature du danger, ni vers qui serait dirigée la menace. Une certaine interprétation consiste à penser que l’homme pourrait être tenté de concurrencer et porter atteinte à la divinité, position théologique révolutionnaire s’il en est, puisque de nature à remettre en cause l’omnipotence divine. Il est plus plausible que l’homme se mette en danger lui-même, même si la question religieuse semble effectivement posée, et en de mauvais termes aux yeux de la divinité.

Le temps d’avant la confusion est parfois perçu comme idyllique. Cependant, en regard des autres écrits de la Torah, la période du texte où la langue est unique est elle-même postérieure au départ d’Adam et Ève du paradis. Et rien n’indique que la qualité de cette période soit assimilable de quelque façon à celle qui précède ce départ, ni qu’elle soit préférable à celle qui suit la confusion. Au contraire, une ne telle vision est contredite par les chapitres qui précèdent, où il est question des souffrances terrestres 2, et où l’unicité de la langue et la volonté de plaire à la divinité n’a pas évité le meurtre d’Abel par Caïn 3.

Néanmoins, l’unité que les hommes essaient de constituer tend à montrer une manière de penser commune. Mais il est douteux qu’un système de pensée unique puisse être un rempart contre la discorde ; car si les pensées convergent, il y a de fortes chances que les objets de convoitise convergent également, et que cela donne naissance à des antagonismes. Quoi qu’il en soit, les thèmes de la félicité et de la mésentente sont absents du texte, que ce soit avant où après la confusion.

À l’inverse, l’abandon de la tentative des hommes suggère que les pensées sont, dans la situation finale, diversifiées. Or, la diversité de pensée est un atout pour la connaissance dans la mesure où l’opposition est un élément moteur du savoir. Car lorsque l’opposition n’est qu’apparente, elle amène le dépassement de la contradiction, par affinement ou complexification de la pensée ; lorsqu’elle est avérée, elle amène à reconsidérer les acquis, et c’est le principe du raisonnement par l’absurde. La diversité des pensées favorise ainsi la progression. Il ne s’impose donc nullement que la confusion soit néfaste. Il pourrait même être compris que la divinité pousse ainsi les hommes, plutôt que de les voir stagner ou avancer dans l’erreur, à parfaire leur compréhension.

Il serait vain d’essayer de retrouver ou d’identifier la langue originelle, puisque le texte ne donne aucune indication à son sujet. Si l’intention était de se rapprocher de la divinité, l’intérêt d’une telle entreprise serait même douteuse, car si la langue originelle est vraisemblablement d’essence divine, la confusion de celle-ci l’est tout autant. La recherche d’arguments montrant la plus grande parenté entre une langue particulière et la langue originelle a cependant été le principal objet de la linguistique au 16e siècle 4, avec l’idée sous-jacente que la domination de cette langue sur les autres serait justifiée par sa filiation 5. L’onomastique, qui a été avancé comme outil d’identification 6, renseigne plutôt sur la langue dans laquelle a été consigné le texte par écrit, l’hébreu donc, langue à laquelle les noms propres se conforment assez naturellement.

Nombre d’interprétations mêlent en fait indistinctement théologie et histoire, ou proviennent d’une conception politique ou d’une position scientifique parfaitement inopportune. Il convient de s’abstenir de considérer comme historique ce qui relève de la théologie et d’éviter d’attribuer au texte des évènements qui lui sont étrangers ou d’y projeter des idées ou croyances contraires à son esprit. Toutefois, le récit est ancré géographiquement, puisque Babel est le nom hébreu de Babylone. Le chapitre d’avant exclut d’ailleurs le doute à ce sujet, car il révèle que Babel, Erek et Akkad, villes de la région de Shinéar, furent les capitales d’un même royaume 7. Cela laisse supposer un fondement historique, et encourage donc à rechercher un éclairage à travers un bref survol d’évènements survenus dans la partie du monde d’où il provient, à savoir la Mésopotamie.

Après la prise de Jérusalem, une partie de la population juive fut déportée à Babylone en -597. Les rois de différents territoires occupés se révoltèrent au sein même du royaume de Babylone en -593, et s’en suivit une violente répression. Le règne de Nabuchodonosor II est également marqué par la restauration et l’embellissement de Babylone, en particulier des édifices religieux, dont la ziggourat, tour comportant un empilement de plusieurs terrasses carrées ou rectangulaires de taille décroissante et dotée également d’une fonction astronomique.

Tentative de reconstitution d’Etemenanki, ziggourat de BabyloneLe texte biblique est ainsi celui d’un peuple constitué principalement autour de la religion et résistant contre la domination. Sa rhétorique confirme d’ailleurs le propos. Babel, provenant du nom akkadien de la ville, Babili(m), littéralement “porte des dieux”, y est assimilé à la confusion, bābal en hébreu. La portée du trait est multiple, puisqu’il atteint :
– la religion chaldéenne polythéiste, qui apparait dérisoire, puisque la divinité est capable de détourner les hommes des ouvrages qui lui sont consacrés, à savoir la porte des dieux, et la tour, ou ziggourat, vraisemblablement Etemenanki, littéralement “maison du fondement du ciel et de la terre”, édifice dédié à une divinité chaldéenne, Mardouk, et erronée, puisque la divinité ne leur permet pas d’achever ceux-ci, et que la porte des dieux prend le nom de confusion ;
– les bâtisseurs de la ville et de la tour des temps premiers, puisqu’ils bâtissent finalement ce qui sera appelé confusion ;
– les oppresseurs du peuple juif mentionnés plus haut, puisqu’ils seraient en quelque sorte les héritiers de la conduite à laquelle la divinité avait mis fin, en tant que continuateurs la ville et de la tour de jadis, et que le royaume de Babylone est, d’après la signification donnée, le royaume de la confusion.

Si le pas menant à la tyrannie n’est pas franchi dans le texte, il l’est bien dans l’histoire à l’époque dont il a été fait mention. De ce rapprochement pourrait être déduit une interprétation psychosociale. La peur des hommes d’être livrés à eux-mêmes leur fait apparaitre l’éventualité d’une séparation comme dangereuse. Ils s’opposent alors à leur propre émancipation. Pour s’en préserver, ils conçoivent un projet cohésif, renforcé par l’unicité de la langue. Cela, à quoi s’ajoute l’identification des hommes à leur édification, a pour conséquence l’inertie des esprits. Et l’implication générale confère alors un pouvoir sans égal. Un tel système rend impossible une quelconque opposition à la démesure. Nous avons là les bases du totalitarisme. Et les toponymes confirment que la divinité s’oppose à un impérialisme politique et religieux, dont l’archétype est Babylone.

Le fonctionnement général rappelle d’ailleurs celui des systèmes totalitaires, qui, au niveau social, se fondent principalement sur la peur. La peur de la différence, issue d’une définition étroite, restrictive et arbitraire de l’identité, provoque le désir d’uniformisation, entraine la stigmatisation de ce et de ceux qui s’écartent d’une certaine norme, la discrimination de ces derniers, la favorisation des éléments moyens, au détriment d’autres qui pourraient pourtant s’avérer plus brillants, et la volonté de contrôle des individus. L’uniformité peut s’obtenir par extermination, expulsion, parcage, cloisonnement ou assimilation des éléments dissemblables. Dans le dernier cas, ces éléments doivent s’identifier à un modèle qui leur est étranger, en adopter la langue, les convictions, les usages. La pensée s’efface alors devant l’idéologie. Même en dehors des sociétés soumises aux systèmes politiques les plus extrêmes, certains de ces processus, plus ou moins marqués, sont largement courant.

Au niveau politique, l’uniformité, dont but est le contrôle, est obtenu par colonisation des esprits, qui se traduit, à grande échelle, par l’identification au système dirigeant et l’adoption de son idéologie, sous l’effet de la propagande. L’histoire en devient un instrument, qui vise à forger une identité conforme à la structure administrative et à légitimer le pouvoir en place, d’où l’orientation et la réécriture de celle-ci, par occultation et détournement des faits. Le contrôle s’effectue par manipulation, déresponsabilisation de l’individu, par le biais d’un système hiérarchique et autoritaire, et par instauration d’un climat d’insécurité, à l’aide d’outils de surveillance et de répression. L’appareil gouvernemental, au lieu d’être au service du citoyen, est alors au service de lui-même ; sa préoccupation étant sa propre défense et le renforcement de son pouvoir de domination, d’où une recherche de concentration des pouvoirs et de centralisation. Et, là encore, même s’il n’est pas lié à un système politique des plus extrêmes, chaque appareil gouvernemental adopte malheureusement certains de ces travers, à des degrés divers.

Dans le récit, la réalisation des hommes, qui découle directement de leur système de pensée, parait liée à leur unité, en particulier linguistique. Or, effectivement, la pensée est étroitement liée à la langue. En effet, d’une part la pensée est conditionnée par le langage, la sémantique étant soumise à une relation entre le signe linguistique et l’expérience 8, et d’autre part elle s’exprime par lui. La langue et la pensée se trouvent donc au cœur des enjeux de pouvoirs. Celles-ci, instrumentalisées par le pouvoir, se retrouvent également en tant qu’éléments de contre-pouvoir.

Logo de La VagueCependant, et ce n’est pas anodin, le texte ne mentionne pas de despote. Loin d’infirmer ce qui précède, cette absence est, au contraire, significative. Elle permet de ne pas focaliser l’attention sur un personnage sur qui ont porterait hâtivement la culpabilité. Cette interprétation est parfaitement cohérente au regard du témoignage et des réflexions de Ron Jones, l’enseignant, qui, en 1967, réalisa, au Lycée Cubberley de Palo Alto, en Californie, une expérience de conditionnement consistant à faire ressentir aux élèves ce que l’on vit dans un état totalitaire. Interrogé le 4 mars 2009 à Paris, lors de la sortie du film La Vague, qui s’inspire de son expérience, il se demandait si le problème était le dictateur, si nous irions bien si nous n’en avions pas : “Mais ce n’est pas cela le problème. Le problème, c’est nous. C’est notre façon de nous comporter le problème.” 9 Et il est d’ailleurs troublant de constater comme l’analyse qu’il livra alors de l’expérience de conditionnement qu’il avait menée est étonnamment proche la rhétorique biblique : “J’ai appris la définition du bien et du mal. Pour moi, le bien, c’est la foi dans la confusion, c’est croire en soi-même, et en les autres. Et l’opposé de cela, c’est le contrôle, c’est la tentation que l’on a de tout contrôler ; et cela est dicté par la peur, la peur de soi-même. Si tu n’as pas confiance en toi, tu ne fais pas confiance aux autres.” 10

L’absence de description du fonctionnement politique et social, l’absence de mention de tyran et de précision du péril confirment la pertinence d’un tel regard sur le texte, qu’il serait malheureux de restreindre au champ politique. Il invite avant tout à une réflexion sur nos pensées et nos actions, sur ce qui les motive et ce à quoi elles aboutissent, et à reconsidérer le système que l’on construit, les mécanismes que l’on met en place, les réponses que l’on apporte devant telle ou telle situation.

À ce titre, le mode d’intervention de la divinité est exemplaire. Elle ne s’en prend pas à la réalisation humaine. De fait, ni la ville ni la tour ne sont détruites. Elle se contente de provoquer la disparition des conditions ayant aboutit au danger, et la construction de l’ouvrage prend fin d’elle-même. La motivation étant la crainte d’une éventuelle dispersion, et la mise en place du projet favorisé par l’unicité de la langue, le langage est confondu, et les hommes dispersés. Un des enseignements qui pourrait en être tiré serait que, plutôt que de s’en prendre au mal, il est préférable de s’en prendre à ses causes.

Les hommes s’étant adonnés à leur première réalisation, ils sont donc vierges d’expérience, et ne peuvent par conséquent nullement avoir conscience de la portée du projet qu’ils mettent en place, du risque éventuel d’en perdre la maitrise et du danger qui en résulte. Ils sont ainsi présentés comme ignorants, non comme coupables ; et ils sont amenés à se confronter à leur crainte première, qui s’avère sans objet. Il y aurait donc aussi une invitation à se libérer de ses peurs, ou à les dépasser, avec en prime une méthode pour se défaire de celles qui ne sont que le produit d’une projection de l’imaginaire sur le réel : la confrontation.

Que les hommes cherchent à “se faire un nom” peut être vu comme une recherche d’identité, qui serait donc à l’origine mal établie. Leur peur de la dispersion semble d’ailleurs en découler, puisqu’elle les amène à y remédier par la constitution d’un nom et d’un ouvrage unitaire, et que leur séparation en provoque l’abandon par la suite. Cela peut s’expliquer ainsi : de la méconnaissance de soi découle le doute de soi, d’où résulte la peur de l’altérité, et, soit son rejet, et finalement le refuge dans le conformisme, l’orgueil ou la domination, soit une profonde vulnérabilité ; l’antithèse de cela étant la relation entre : la compréhension de soi, l’acceptation et le respect de soi, la confiance en soi, l’assurance, la responsabilité, l’émancipation, l’acceptation et le respect de l’autre, l’enrichissement mutuel, le gout de la diversité.

Bien entendu, l’expérience montre que la diversité peut être prétexte au conflit. Mais le problème ne vient pas alors de la diversité en tant que telle, mais de ce qu’elle n’est pas respectée et assumée. Et si elle ne l’est pas, c’est qu’elle renvoie à une peur ou qu’il y a volonté de créer ou de maintenir un rapport de dominance. Ce qui est en cause, par conséquent, ce sont ces derniers, donc un fonctionnement, non pas inné ou intrinsèque, mais acquis et révisable de l’individu. Car, quitte à se remettre en question, avec de l’intelligence, du courage, de la confiance, de tels fonctionnements peuvent être corrigés. Cependant, il s’agit là de remarques extérieures au texte, car les rapports de dominance en sont absents, et la peur ne semble présente qu’avant la confusion. Mais elles sont compatibles avec lui et peuvent donc se présenter comme complémentaires.

Ainsi, le texte a révélé qu’un monde unilingue et monolithe est un terrain favorable au développement d’un système hégémonique. Mais, si la présente analyse a décrit la peur comme la pièce maitresse du totalitarisme, elle a montré aussi que l’idée totalitaire ne réside pas tant dans un système de gouvernance extérieur que dans l’individu lui-même. Bien entendu, bien d’autres explorations auraient certainement pu être effectuées ; néanmoins, celle-ci espère humblement contenir quelques éléments de réflexion sur la réalité du monde contemporain et la réalisation de l’individu.

Notes

0. Genèse 11:1-9 – Babel, la “porte” de Dieu : la perte de Dieu !

1. Genèse 1:28, 9:1, 9:7.

2. Genèse 3:16-19.

3. Genèse 4:8.

4. Claude-Gilbert Dubois, Mythe et langage au XVIe siècle, Bordeaux, 1970, p. 20 :
Les théories linguistiques de la Renaissance apparaissent la plupart du temps comme une tentative pour retrouver le Paradis perdu, par voie grammaticale ou étymologique.

5. Jean-Louis Calvet, Langues et colonialisme – Petit traité de glottophagie, reproduction de l’édition de 1974, Éditions Payot, Saint-Armand, 1988, p. 17 :
Ce qui importe, c’est la subordination de la réflexion sur la langue aux divers nationalismes : la course au droit de succession est une course linguistico-politique.

6. Adam Clarke, The Holy Bible, containing the old and new testaments: the text, carefully printed from the most correct copies of the present Authorized Translation. Including the marginal readings and parallel texts. With a commentary and critical notes, designed as a help to a better understanding of the sacred writings., volume 1, New-York, 1811, Chapter XI, Notes on Chap. XI :
It is generally supposed, that after the confusion mentioned in this chapter, the Hebrew language remained in the family of Heber. The proper names and their significations given in the Scripture, seem incontestible evidences that the Hebrew language was the original language of the earth—the language in which God spoke to man, and in which he gave he revelation of his will to Moses and the prophets.

7. Genèse 10:10.

8. Jean-Yves Urien, La trame d’une langue — Le breton, 2e édition, Mouladurioù Hor Yezh, Landerneau, 1989, p. 61 :
Le sens est doublement l’effet des mots qui, hypothétiquement, le causent, et celui de l’expérience qui, déductivement, l’avère.

9. « I do think there is a criticism I had when I first saw the film. And that is about the ending. Not the shooting, not the suicide. But the ending in which the school officials come, the police officials come, and they take away this teacher. And I thought to myself initially : “Wait a minute... That’s saying to the audience that the dictator is the problem, the teacher is the problem, the Führer is the problem ; if we just didn’t have the Führer, we would be OK...” But that’s not the problem. We are the problem. How we behave is the problem. But then, as my students started to write to me about it, I realized the very final moment of the film is this teacher looking out and his eyes just tell you : “No. My eyes are your eyes. We are all culpable to this. We can be monsters.” »

10. « I learned the definition of good and evil. For me, good is trusting confusion, it’s a beleaf in oneself, and others. And the opposite of that is control, attempt to control everything. And that’s driven by fear, fear of oneself. You don’t trust in yourself, you don’t trust others. »

Bibliographie et webographie

Illustrations et animations

Lien

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