Contre-article sur sui

La distinction entre les pronoms personnels compléments d'objet direct et d'objet indirect n'est possible qu'à la troisième personne du pluriel lorsque ces pronoms ne sont pas réfléchis. L'article propose donc d'opérer la même distinction pour les pronoms réfléchis correspondants. Cependant, la proposition avancée semble poser plus de problèmes qu'elle n'en résout.

Sommaire

  1. I. Problèmes de correspondances
  2. II. Observations
  3. III. Conclusion
  4. Webographie

I. Problèmes de correspondances

L'unique introduction du pronom personnel réfléchi complément d'objet indirect « sui » amène deux remarques. D'une part, il n'engendre pas une correspondance exacte entre la forme réfléchie et la forme non réfléchie, car aux trois formes la, le et lui correspondent seulement deux formes, se et sui. D'autre part, il introduit une conjugaison peu intuitive pour les pronoms personnels réfléchis C.O.I., car il vient alors : me, te, sui.

Ces remarques ne sont évidemment valables que si le nouveau pronom s'emploie au singulier comme au pluriel. Si, au contraire, sui est une forme exclusivement plurielle, la correspondance entre pronoms réfléchis et non réfléchis devient alors beaucoup moins intuitive, car se et sui correspondent alors à les et leur. Et, inexplicablement, le pluriel réfléchi est formé sur un modèle singulier non réfléchi.

Pour régulariser les pronoms, il faudrait appliquer le modèle de la troisième personne du singulier aux autres personnes, puis introduire les équivalents réfléchis des pronoms personnels. Ce qui donnerait le tableau suivant.

Pronoms personnels compléments d'objet potentiels
non réfléchiréfléchi
directindirect directindirect
f.m. f./m. f.m. f./m.
1re pers. du sing.mame mui mame mui
2e pers. du sing. tate tui tate tui
3e pers. du sing. lale lui sase sui
1re pers. du plur.nous
2e pers. du plur. vous
3e pers. du plur. les leur ses seur

II. Observations

Si l'introduction des nouvelles formes permet de lever d'éventuels problèmes d'accord, cela n'est vrai qu'avec les troisièmes personnes du singulier et du pluriel. Les pronoms personnels des première et deuxième personnes du pluriel ne connaissent, en effet, aucune variation. Le complément ne sera donc d'aucune utilité pour déterminer l'accord du participe passé des phrases du type : « Nous nous sommes posé la question. », « Vous vous êtes succédé. ».

Par ailleurs, se pose la question de l'ordre des termes. En effet, l'ordre des pronoms personnels compléments varie aux troisièmes personnes du singulier comme du pluriel. Ainsi, pour illustrer cette question, on a « Il la lui pose. », mais « Il se la pose ». Cette dernière phrase deviendrait donc « Il sui la pose. » en respectant l'ordre habituel des pronoms, ou bien « Il la sui pose. » en appliquant l'ordre en usage avec « lui ». La seconde proposition semble préférable, car il serait incohérent d'adapter le pronom « lui » aux autres personnes sans leur faire bénéficier de la spécificité d'usage de ce pronom. Il vient alors, de même, « Il la tui pose. ».

Toutefois, il n'est peut-être pas judicieux d'introduire de nouveaux pronoms personnels pour les verbes pronominaux. En effet, dans le cas des verbes essentiellement pronominaux non réciproques et celui des verbes pronominaux par gallicisme, ont peut difficilement considérer le pronom personnel comme un complément d'objet. Ainsi dans les exemples « Il se moque avec son air précieux. », « Il s'attend à n'y rien comprendre. », on ne peut plus se référer au tableau figurant plus haut. Aussi, il est préférable de ne retenir que la forme traditionnelle des pronoms réfléchis quelque soit la personne, afin de conserver un système homogène.

III. Conclusion

Si quelqu'un trouve une conclusion adéquate, qu'il mui en fasse part.

Webographie

Bibliographie