Contre-article sur ZE, article définitif

Le propos est ici l'intégration de l'article anglo-saxon « the » à la langue française. On peut en effet constater que ce dernier est désormais employé à l'oral. Cependant, les règles que propose l'article, pour ce faire, ne semblent pas entièrement satisfaisantes.

Sommaire

  1. I. Intérêt de l'article d'importation
  2. II. Variabilité en genre et en nombre
  3. III. Dénomination
  4. IV. Critiques
  5. V. Conclusion
  6. Webographie

I. Intérêt de l'article d'importation

L'article « ze », emprunté à l'anglais, sert non plus simplement à introduire un élément parmi un ensemble d'éléments partageant des caractéristiques communes, mais surtout à présenter cet élément comme representant modèle de sa catégorie.

Cependant, le simple fait d'insister sur l'article défini permet d'obtenir un sens similaire : « Linux est le système d'exploitation. », « Panhard est la marque de camions. ». L'emploi de l'italique est alors préférable à celui des majuscules, car il permet de formuler neutralement une insistance, sans induire de notion de reproche ou de correction ni nuire à la lisibilité. Lorsque l'article est contracté avec la préposition, on peut l'appuyer de façon similiaire. Exemples : « Vous allez manger du beurre. » (sous-entendu du beurre de la ferme, au sel de Guérande, jugé comme étant le seul méritant l'appellation de beurre), « Je vais au cinéma. » (sous entendu au cinéma d'art et d'essai, jugé comme étant le seul méritant l'appellation de cinéma).

Toutefois, dans ces derniers cas, cela oblige à insiter également sur la préposition, si bien qu'il en résulte une ambigüité sur le mot mis en relief. De même, un problème apparait lors de l'élision de l'article, car cette élision oblige à inister sur la première syllabe du mot suivant l'article. Ainsi, « Cette offre est l'occasion. » se prononcera « Cette offre est L'Occasion. ». L'énonciateur est donc obligé d'insister non seulement sur l'article, mais également sur l'initiale du mot qui suit, même si ce n'était pas son intention. Or il aurait très bien pu vouloir baisser le ton à l'annonce du mot suivant l'article. Cela pose particulièrement problème dans le cas d'un mot monosyllabique (offre, âme, hymne, etc.). L'emploi de l'anglicisme « ze » permet de combler ces lacunes.

II. Variabilité en genre et en nombre

Dans son emploi courant, l'article « ze » ne varie ni en genre, ni en nombre, et ne s'élide pas. L'élision serait d'ailleurs malvenue, puisque l'intérêt de ce nouvel article provient précisément du problème que pose l'élision de l'article défini. Mais son invariabilité usuelle engendre une différence avec l'article défini. En effet, si on peut dire « Atari et Amiga sont les ordinateurs. » (j'évite soigneusement la polémique Mac-PC), on pourra difficilement dire « Atari et Amiga sont ze ordinateurs. », car « ze » a pris en français un caractère singulier.

Afin d'obtenir un article parfaitement équivalent à l'article défini employé comme précédemment, « ze » pourrait donc effectivement être introduit avec sa forme plurielle « zes », et, ce qui va dans le sens actuel de la féminisation de la langue, sa forme féminine « za ». Au pluriel, on évitera cependant la liaison, puisque l'idée est d'insister sur l'article, sans que le mot suivant celui-ci soit lié à cette insistance. De même, lors de l'emploi d'une préposition, on ne le contractera pas avec cette dernière, puisqu'elle n'est pas non plus l'objet de l'insistance. Et, pour concerver l'originalité de cet article, il ne sera pas non plus question de l'élider. Un redoublement de voyelle pourra donc avoir lieu : « Je croisais ze eunuque. », « J'entendais za alarme. ». Et cela n'est pas problématique parce qu'un accent tonique est toujours placé sur cet article. Ce qui permet en outre un allègement du texte, car il n'est plus nécessaire d'écrire l'article en italique ou en majuscules. Ainsi, conformément à l'usage général, ces mise en forme de ce mot serviront, respectivement, à indiquer un volume sonore élevé ou à attirer l'attention du lecteur.

En conséquence, les phrases « Cette année, je vais à zes sports d'hivers. », « Nous parlions de za automobile. », « C'est ze ordinateur ! », « J'ai occis ze ennemi. », « Linux est ze système d'exploitation. », « Panhard est za marque de camions. », « Vous allez manger de ze beurre. », « Je vais à ze cinéma. », « Cette offre est za occasion. », « Atari et Amiga sont zes ordinateurs. » seront parfaitement correctes. On pourra aussi distinguer « J'achetais za lunette. » (un téléscope), de « J'achetais zes lunettes. » (des verres correcteurs), et encore « J'ai za foi. » (rien ni personne ne pourra me faire douter), de « J'ai ze foie. » (j'avale n'importe quoi mais j'ai toujours la santé).

Cependant, afin de concerver également les particularités de l'emploi actuel de l'article d'outre-mer, l'introduction de la forme « zie », invariable, est légitime. Et il ne sera alors pas question de faire suivre cet article d'un pluriel, excepté dans le cas où il précède un nom pluriel par essence : chaussures, ciseaux, etc.

III. Dénomination

Enfin, le terme d'article « définitif », pour les articles dont il est question, semble peu explicite. Les articles « ze », « za » et « zes », pourraient plus justement être nommés « articles superlatifs ». Quant à « zie », il pourrait encore être baptisé à l'aide d'un terme très quenaldien : « article hyperlatif ».

IV. Critiques

Afin de rendre idiomatique ce nouvel article, le parti était pris de le contracter avec les prépositions « de » et « à », en prenant pour modèle son homologue « le ». Une attention particulière était alors accordée aux problèmes de liaisons.

Malheureusement, les choix présentés demeurent sujets à discussion. Ainsi, l'élision « z' » est acceptée, au contraire de la contraction « zau(x) ». Or, l'exemple « Cette année, je vais zaux sports d'hivers. », de par l'insistance que suppose cet article, ne semble guère prêter à confusion. Cettre phrase se prononcera, en effet, « Cette anné, je vais ZAUX sports d'hivers. », ce qui lève son apparente ambigüité. Par contre, pour la phrase « Nous parlions de z'automobile. », l'article risque d'être compris comme une mauvaise liaison. De même, il est difficile de penser que « C'est z'ordinateur ! » ne sera pas compris « Ces ordinateurs ! ». Et la phrase « J'ai occis z'ennemi. », quant à elle, risque de ne pas être comprise du tout. Par ailleurs, pour les formes « zdu » et « zdes », heureusement non retenues, c'est moins la « g*** » du mot obtenu qui est gênante, que l'inversion du « d » et du « z » qui est opérée, puisque ces mots devraient être respectivement les formes contractées de « de ze » et « de zes ». En outre, à force de supprimer les particularités du nouvel article, on peut se questionner, en fin de compte, sur l'enrichissement éventuel de la langue qu'il occasionne.

L'introduction sur la page d'accueil parle d'utiliser « ze » comme un « pronom définitif ». Cependant, il ne s'agit nullement d'un pronom, mais d'un article.

V. Conclusion

Si quelqu'un parvient à trouver za conclusion pour cet article, il serait intéressant de l'inscrire ici, afin d'obtenir zie article.

Webographie